[ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة]A 3h02 du matin, Ben Ali appelle l’ex-Premier Ministre Tunisien Mohamed Ghannouchi (M.G) :
B.A : « Mohamed ! Je vous ai demandé de repasser à la télé ! Dites au
peuple tunisien que vous comptez donner quelques précisions au sujet de
votre discours ! Dites aux gens que je rentre demain et que tout
rentrera dans l’ordre ! Dites leur que je sais à présent qui a manigancé
pour qu’on en arrive là !
M.G
: «
Monsieur le Président ! Vous êtes toujours Président de la Tunisie !
Cependant je ne pense pas que votre retour sera apprécié par le peuple
tunisien ! Il faut que vous passiez encore quelques temps en Arabie
Saoudite le temps que ça se calme !
B.A : « Il n’en est pas
question ! Je vous ai dit que je rentre demain à la première heure !
Faites ce que je vous dis ! C’est moi le Président ! C’est moi le
Président ! Où êtes-vous en ce moment Si Mohamed ?
M.G : « On est tous réunit au Ministère de l’intérieur Monsieur le Président »
B.A : « Si Ridha est-il à vos côtés? »
M.G : « Oui Monsieur le Président »
B.A : « Passez le moi ! »
R.G : « Monsieur le Président ! »
B.A : « Si Ridha ! Dites moi ce qui se passe. Mohamed m’a dit que la situation est très grave ! »
R.G : « Affirmatif Monsieur le Président ! Le pays et à feu et à sang.
Des milices tirent sur des innocents. On ne sait pas d’où ils sortent !
Monsieur le Président je sens qu’il y a un complot dangereux qui se
trame sur nos sols »
B.A : « Avez-vous pris contact avec Ali Sériati (Directeur de la Garde présidentielle) ? »
R.G : « Monsieur le Président ! J’ai ordonné l’arrestation d’Ali Sériati ! »
B.A : « Pourquoi avez-vous fait ça ? Qu’est ce qu’il a encore fait ?
R.G : « Je ne sais pas encore Monsieur le Président mais les R.M
(Renseignements Militaires) sont en possession d’informations très
délicates »
B.A : « Quels types d’informations Si Ridha ? »
R.G : « Je ne peux vous dire ça au téléphone Monsieur le Président !»
B.A : « Dites moi Ridha ! Dites moi tout de suite ce vous avez trouvé sur Ali »
RG : « Je ne peux pas Monsieur le Président ! Je n’ai plus confiance en
personne. On est tous sur écoute ici ! Vous le savez ça ! »
B.A : « Vous voulez dire quoi ? »
R.G : « Vous m’avez bien compris Monsieur le Président ! »
B.A : « Bon Ridha dites à Mohamed que je rentre demain et que je vais remettre les pendules à l’heure. »
R.G : « Monsieur le Président ! Vous ne pouvez plus rentrer. Le pays
risque de brûler. Les gens pensent que vous avez fui le pays. Vous ne
pouvez plus faire marche arrière. Attendez encore deux ou trois jours et
on vous dira ce qu’il en sera Monsieur le Président !
B.A : « Pas question ! Je rentre! Je rentre ! Je rentre ! »
R.G : « Monsieur le Président ! Si vous rentrez, je serai dans
l’obligation d’assurer votre sécurité ! L’armée sera probablement
contrainte de tirer sur les gens et je ne veux pas en arriver là ! Je
n’ai pas envie de tuer des innocents !
B.A : « On n’en arrivera pas là ! Je vous le promets Ridha »
A ce moment, Ben Ali raccroche le téléphone. Ou la communication se coupe.
A 5h18 du matin, le commandant Mahmoud Cheikhrouhou (M.C) appelle le Premier Ministre Tunisien :
M.C : « Monsieur le Premier Ministre ! Je fais quoi ! Je suis toujours à
l’aéroport ! Le Président m’a donné l’ordre de ne pas bouger. Et ici,
personne n’est au courant de quoi que ce soit. J’étais avec Si Nabil
(Nabil Chéttaoui est l’ancien PDG de la compagnie aérienne Tunisair) au
téléphone et c’est lui qui m’a conseillé de vous contacter. »
M.G : « je ne sais pas ! Je ne peux rien vous dire pour le moment !
Attendez ! Je vous passe Si Ridha le Ministre de la Défense. C’est
l’armée et à sa tête Si Ridha qui contrôlent le pays maintenant. Je vous
le passe ! »
R.G : « Si Moncef, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’il y a ?
C : « Monsieur le Ministre ! Dites moi ce que je dois faire ! Ça fait à
peu près 5 heures que j’attends et on ne m’a toujours pas donné de
consignes et ici, personne ne veut ravitailler l’avion! »
A ce moment, le Ministre de la Défense s’adressa aux présents et leurs dits en ayant toujours le commandant au téléphone :
R.G : « Messieurs ! Je vais donner l’ordre au commandant de rentrer sans le Président et j’en assume l’entière responsabilité »
A ce moment là, une longue discussion a eu lieu avant que le Ministre de la Défense ne reprenne la conversation :
RG : « Mahmoud, préparez vous à repartir. Je vais vous donner plus de
détails d’ici 10 mn. Faites le plein. Vous allez rentrer directement à
Tunis. Et surtout n’en parlez à personne même pas au Président en
personne ! Vous m’avez bien compris Si Mahmoud ?
M.C : « Oui Monsieur le Ministre ! »
RG : « Donnez-moi un numéro où je pourrai vous joindre ! »
M.C : « Tout de suite Monsieur le Ministre. Avez-vous de quoi noter Monsieur le Ministre ? »
R.G : « Oui, allez-y ! »
M.C : « C’est le xxxxxxx », rappelez-moi SVP ».
R.G : « Bien entendu ! Laissez le téléphone à vos côtés ! Je vous rappelle de suite pour vous donner les consignes. »
Près de dix minutes plus tard, Ridha Grira rappelle le commandant et lui dit :
R.G : « Si Mahmoud ! Écoutez mois attentivement ! Vous allez rentrer
tout de suite. Vous allez rentrer sans le Président. C’est une décision
qui a été prise au plus haut niveau de l’Etat et j’en assume l’entière
responsabilité. Je vous laisse préparer l’avion ! Je reviens vers vous
dans 15 mn. »
A ce moment le Ministre de la Défense raccroche le
téléphone et appelle Hédi Baccouche (ancien Ministre du temps de
Bourguiba et de Ben Ali, l’un des trois cerveaux de l’opération du 7
Novembre 87)
R.G : « Si Hédi ! C’est Ridha Grira au téléphone »
H.B : « Monsieur le Ministre ! J’ai appris ce qui s’est passé ! Seriez-vous derrière le départ du Président ? »
R.G : « Je vous expliquerais cela plus en détail plus tard Si Hédi ! Si
Hédi Je viens de prendre une décision d’une extrême importance suite à
une réunion avec Si Mohamed, Si Foued (Foued Mebazaa, ancien Président
du parlement), Si Abdallah Kallel (ancien Ministre et Président de la
Chambre des Sénateurs du temps de Ben Ali), le Général Ammar (Rachid
Ammar, chef d’état major), les membres du CSA (Conseil Suprême des
Armées), Si Ahmed (Ahmed Friaa ancien Ministre de l’Intérieur) et Si
Kamel (Kamel Morjane était encore le Ministre des Affaires étrangères) :
Si Hédi ! J’ai décidé que Ben Ali ne vas plus rentrer en Tunisie !
H.B : « Etes-vous sûr de vous Si Ridha ? Avez-vous reçu des instructions d’une ambassade bien particulière ?
R.G : « Non Si Hédi ! C’est une décision personnelle ! S’il rentre, on
sera obligé de le défendre et des milliers de vies tomberont !
H.B : « Faites le nécessaire Monsieur le Ministre »
R.G : « J’aurais besoin de vous Si Hédi ! J’ai proposé à Si Foued
(Mebazaa) de passer à l’article 15 demain matin. Mais il ne veut pas
entendre parler de ça. Il dit qu’il est malade. Mais on doit appliquer
le texte de loi. Il faut qu’il occupe le poste de Président afin de
fermer définitivement la porte devant un retour éventuel du Président
Ben Ali. Essayez de le convaincre. Ici, il ne veut plus écouter
personne. Appelez Si Hamed (Hamed Karoui est un ancien Premier ministre
de Ben Ali) ; lui, il saura lui parler ». Analyse de ces échanges
téléphoniques
Source : Exclusif: l’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie
Jeudi 25 Octobre 2012
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Une source policière nous a fait parvenir ce document explosif, avec la
bande sonore qui confirme son authenticité. Nous vous livrons en
exclusivité la transcription des communications téléphoniques qui ont eu
lieu, dans la nuit du 14 au 15 janvier 2011, entre Ben Ali (B.A), son
Premier ministre Mohamed Ghannouchi (M.G), son ministre de la Défense
Ridha Grira (G.R), Mahmoud Cheikhrouhou (M.C), le commandant de bord de
l’avion qui transportait le couple présidentiel en Arabie Saoudite, et
Hédi Baccouche (H.B), ancien Premier ministre de Ben Ali. Après la
transcription, notre analyse des faits.